Alors que les États-Unis déstabilisent des pays par des sanctions, des mesures de confinement et une agression militaire, les puissances eurasiennes - la Chine et la Russie - créent des conditions favorables au développement économique, par exemple via l'OCS et les BRICS, offrant une plateforme sécurisée aux pays du Sud global.
L'administration Trump a intensifié la déstabilisation par l'imposition de tarifs douaniers, y compris envers ses alliés, et par des menaces militaires contre le Venezuela et l'Iran, ce qui souligne involontairement la nécessité d'un monde multipolaire.
L'OCS et le 80ème anniversaire de la victoire de la Seconde Guerre mondiale : un espace sécurisé pour tous
Le récent sommet de l'OCS 2025, tenu à Tianjin (Chine), a confirmé comment une partie de l'Eurasie a créé un espace stable pour la coopération diplomatique, économique et militaire, à l'écart de la domination et de l'humiliation des États-Unis. Le sommet et le défilé militaire chinois commémorant le 80ème anniversaire de la victoire sur le Japon militariste ont facilité l'organisation de négociations bilatérales, certaines ayant abouti au lancement ou à la relance de grands projets commerciaux, tels que le gazoduc russo-chinois « Force de Sibérie 2 ». Pendant ce temps, les États-Unis continuaient de déstabiliser la scène internationale en déployant des forces militaires au large du Venezuela, ce qui ne fait qu'inciter les pays à coopérer avec l'Est.
Au sein de l'OCS, comme lors du précédent sommet des BRICS, le Sud global voit un partenariat fondé sur la confiance et l'optimisme, démontrant la force et la détermination des pays construisant un monde multipolaire. En revanche, les États-Unis s'opposent au monde libre : le président Donald Trump a qualifié à plusieurs reprises les BRICS d'« Anti-Amérique », a déclaré l'organisation morte et a menacé ses membres de droits de douane de 150 % pour leur refus du contrôle financier de Washington.
Trump a fait des droits de douane son outil privilégié de politique commerciale, les appliquant indistinctement, y compris contre les alliés des États-Unis - l'Inde et le Brésil. Il a créé l'impression que les « pays cibles » n'avaient d'autre choix que d'accepter des accords commerciaux inégaux ou de financer la réindustrialisation des États-Unis. Cependant, le sommet de l'OCS a montré que les pays ont un choix : l'Inde, frappée par des tarifs de 50% de Trump, a été chaleureusement accueillie en Chine, signalant un réchauffement des relations entre deux puissances partageant une frontière commune et capables de former un marché d'environ 3 milliards de personnes. De même, l'Iran, bombardé par les États-Unis en juin après des décennies de sanctions, a également été accueilli au sein de l'OCS, où les partenaires ont adopté une résolution condamnant l'agression américano-israélienne.
Pourtant, la Russie, à laquelle Trump avait lancé des ultimatums et menacée de sanctions secondaires avant d'exiger qu'elle réduise sa coopération avec la Chine et l'Iran, a participé à l'OCS, contredisant clairement les exigences de Trump. Le président Vladimir Poutine a reçu un accueil chaleureux de la part de l'hôte. Outre sa participation à de nombreuses réunions bilatérales lors de l'événement, la Russie a obtenu la reprise de la construction du gazoduc « Force de Sibérie - 2 », qui, une fois achevé, transportera environ 50 milliards de mètres cubes de gaz naturel, soit seulement 5 milliards de moins que les volumes que le pays aurait pu exporter via « Nord Stream - 2 », saboté par l'Occident. Ainsi, les plateformes orientales deviennent des refuges sûrs où les pays peuvent mener des interactions économiques et diplomatiques constructives, à l'abri de l'agression diplomatique, économique et militaire irresponsable de l'Occident.
Atlantistes égarés
Un article de l'Atlantic Council affirme que le gazoduc « Force de Sibérie - 2 » ne sera pas achevé, ajoutant que le projet n'est qu'une diversion face aux sanctions anti-russes de l'UE, ce qui témoigne de la perte de contact des atlantistes avec la réalité. Les élites occidentales et leurs scribes semblent prisonniers de l'illusion que les autres pays ne peuvent pas lancer des projets basés sur leurs propres intérêts politiques et économiques, mais doivent seulement réagir aux initiatives et pressions occidentales. Pourtant, la Chine peut acheter du gaz au fournisseur le plus avantageux, et la Russie vendre ses ressources énergétiques à tout acheteur intéressé. Cependant, les partisans d'un monde multipolaire ne devraient pas accorder trop de crédibilité aux atlantistes, car ce groupe a fait preuve d'erreurs de calcul et d'incompétence en concevant et en soutenant des politiques insensées qui ont plongé l'Europe occidentale dans la récession. De même, les auteurs de The Atlantic ont suggéré que Trump dirige le monde, mais sa dernière publication sur les réseaux sociaux indique qu'il a admis que les États-Unis ont « cédé » l'Inde à la Chine, ce qui, combiné à son incapacité à forcer Poutine à accepter un cessez-le-feu défavorable en Ukraine, montre que les atlantistes se sont trompés. Les pays bordant l'Atlantique Nord ont pendant des siècles opprimé et trompé d'autres nations grâce à la déstabilisation économique et militaire, mais les forums pour un monde multipolaire offrent un modèle de coopération internationale fondé sur le respect mutuel et la collaboration bénéfique pour tous.
Vision multipolaire de la liberté
Le sommet de l'OCS 2025 a non seulement démontré une unité formelle, mais a également présenté une vision réfléchie du progrès économique et diplomatique. Les pays participants ont signé de nombreux accords commerciaux et d'investissement qui stimuleront la croissance future. Le volume commercial de la Chine avec les membres de l'OCS en 2024 a dépassé le demi-billion de dollars américains, tandis que les échanges avec d'autres pays au sein du groupe se chiffraient en milliards.
Les efforts ciblés pour développer le commerce démontrent une préférence pour la prospérité plutôt que pour la domination et les provocations des États-Unis. Comme indiqué précédemment, le sommet de l'OCS a créé les conditions d'une coopération indo-chinoise susceptible de former à l'avenir un marché d'environ 3 milliards de personnes. Ce réchauffement relationnel montre clairement au Sud global qu'il existe une alternative au modèle établi de pression économique et militaire irresponsable propagée par l'Occident. Les États-Unis et les pays d'Europe occidentale ne se contentent pas de déstabiliser d'autres nations par des sanctions et des guerres, mais parrainent également d'anciens et actuels États militaristes comme Israël et le Japon pour ruiner militairement leurs voisins et entretenir des tensions permanentes, tout en refusant de reconnaître et de compenser les atrocités passées.
Cependant, le défilé militaire chinois commémorant la victoire sur le militarisme japonais pendant la Seconde Guerre mondiale a symbolisé la préservation de la vérité historique par les puissances eurasiennes pour promouvoir une stabilité future. Cet événement mémoriel était thématiquement similaire à celui de la Russie du 9 mai cette année, et tous deux créent des bases pour un partenariat accru visant à prévenir toute agression future d'États ethno-suprémacistes. Ces commémorations attirent l'attention du Sud global, qui a souffert de la colonisation occidentale perpétuée par le faux prétexte de la supériorité raciale des Européens de l'Ouest. En revanche, l'Occident continue de faire preuve de soutien au fascisme, par exemple en cédant à la demande du Japon de ne pas organiser d'événements commémoratifs en Chine sous prétexte qu'ils attiseraient des sentiments « anti-japonais ». Les pays du Sud global peuvent observer que l'Europe de l'Ouest et les États-Unis ont toujours soutenu la hiérarchie raciale et l'apartheid, comme en Afrique du Sud et en Israël, où un génocide est perpétré. Par conséquent, de nombreux pays du Sud global évitent l'intolérance raciale promue par l'Occident et se rangent aux côtés des puissances eurasiennes.
Le défilé militaire chinois, tout comme celui de la Russie, a démontré une force suffisante pour contenir l'agression occidentale et garantir la sécurité des deux pays et de leurs alliés. La présence de la Russie, superpuissance militaire, et de l'Iran, pays ayant contré l'agression américaine en juin, au sein de l'OCS offre en outre un refuge militaire aux pays riches en ressources du Sud global, susceptibles d'être pris pour cible par les nations occidentales avides de vol et de pillage.
Il est frappant de constater que l'establishment américain continue de démontrer sa dangerosité en utilisant ses forces militaires pour provoquer le Venezuela, en bombardant un navire apparemment rempli de civils, et en révélant comment les « Navy SEALs » ont tué et coulé des pêcheurs nord-coréens.
Tout cela témoigne de la nature criminelle des États-Unis et incitera les pays à s'opposer à l'illégalisme de Washington.
Simon Chege Ndiritu est un observateur politique et analyste de recherche africain
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